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Alètheia ( ἀλήθεια )

Poésie

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Alètheia

Prends la vie avec toi comme le chemin vers le Néant
Alors tu Comprendras la mort comme le Dévoilement
Car Naître auprès de l'Être amène la Disparition.

Dernier article


La république en état d'urgence (2015)


Dernier recueil


Voici, en partage, ce recueil de textes écrits pour la plupart entre 2017 et 2022.


Les temsp crispées

Ils sont répartis en trois chapitres, chacun pouvant induire une lecture particulière.

Je vis actuellement au bout de la terre, à Plouguerneau, au bord de la mer entre flux et reflux de ce qui nous assiège.

Comme il est dit dans la préface, ce sont des mots, des paroles, des discours abrupts, rugueux, sombres qui engagent un dialogue avec le temps : celui de la cité, du vieillard ou du sécuritaire… un dialogue avec tous nos ghettos.
Puissent ceux-ci réveiller notre indignation.

La version en ligne est disponible en cliquant sur l'image ci-dessus.
Vous trouverez ici le fichier pdf.



Au jour le jour



Boutcha


L’actualité est envahissante

Les cadavres cannibalisent mes nuits

Je ne parviens pas à travailler
Je me réfugie dans la lecture
Réfléchir est difficile 
Se projeter est impossible

Je n’ai plus de mots
Je n’ai plus de liant pour ça
Et ça ne prend pas

Ce ne n’est plus l’heure des « temps crispés »

C’est l’heure du temps suspendu
C’est l’heure du deuil
Et je ne sais plus ce que je dois pleurer

C’est peut-être ça

Il n’y a plus de larmes
Il n’y a plus que de l’effroi

Avril 2022

Sur le quai de la gare


L’un
L’autre
Parfois debout
Parfois indigné sous le vent
Rencontre le contour d’une belle âme
Qui se dérobe sous la rumeur

L’un
L’autre
Par hasard dressé
Par hasard planté sur le quai
Découvre la forme d’un serment
Qui s’impose dans les regards

L’un
L’autre
Tantôt maladroit
Tantôt en mal d’amour
Sourit aux désirs blessés
Qui s’accrochent aux lampadaires

Mais
L’un
L’autre
Trop timide
Trop écorché
Regarde la belle âme
Partir hanter leur cœur

Novembre 2021


Dissolution

Septembre 2021


L'écriture en partage

La littérature inscrit la trace de l'être dans sa rencontre avec l'autre. Il n'y a jamais de littérature pour soi seul. Elle est signe de la présence du lecteur fantasmé et de cette nécessité de sortir de son corps pour exister enfin dans le monde. Il n'y a pas d'écriture sans cette urgence. Traces, signes, une écriture du je pour trouver le nous. Elle peut devenir une écriture de la fusion pour mieux se résorber dans le tout.
C'est aussi une lecture du monde pour se l'approprier et l'habiter comme volonté. On se doit de sécuriser la représentation. Dans toute écriture, il y a une peur, la peur de la disparition, de l'abîme de l'être et de son anéantissement dans ce qui nous demeure étranger, incompréhensible.
Le danger est de voir la littérature se rassembler dans une vision totalisante, une citadelle assiégée, emmurée dans son système mortifère où l'être s'enferme lui-même pour finalement disparaître. La volonté de système est une volonté de mort.
Entre ces extrêmes, il y a l'être fragmenté qui voudrait assumer sa résilience dans l'expression de sa déchirure.
Le fragment littéraire permet aux individus de mimer leur déshérence tout en se reliant à l'innombrable. Il n'y a pas d'héritage et encore moins d'héritiers pour ceux-ci, il n'y a qu'une mise en résonance des solitudes.
Transfert instantané de pensées morcelées dans des réseaux dématérialisés. C'est le récit qui est mis en difficulté par l'accélération des transformations induites par les nouveaux moyens de communication. La linéarité disparaît, et avec elle, une certaine causalité.
L'écriture s'inscrit à présent dans un espace multidimensionnel. Il n'y a ni commencement ni fin, mais déploiement d'une polyphonie. Voix multiples qui tissent ensemble un nouveau discours. Les formes traditionnelles deviennent des occurrences possibles à l'intérieur d'un système qui multiplie les interactions.
Dans ce contexte, la lecture doit s'adapter et demande un effort considérable.
Il n'y a plus clôture par l'objet livre, mais ouverture transformationnelle dans des réseaux eux-mêmes en mutation permanente dans un hyperespace fait d'objets divers et de liens entre ces objets toujours susceptibles de se modifier à tout moment.
Aucune certitude, aucune sécurité. La littérature à l'image du cerveau se réorganise et ce faisant réorganise le cerveau. Mais il ne s'agit plus du seul cerveau d'un lecteur, mais d'un réseau de cerveaux interconnectés qui interagissent entre eux. Nous sommes en train d'assister à la naissance du cerveau planétaire.
La creation ne peut que s'engager dans une modification profonde de ses modes de réalisation si elle veut pouvoir répondre aux nouvelles exigences de notre présence au monde.

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