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Alètheia ( ἀλήθεια )

Poésie

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Alètheia

Prends la vie avec toi comme le chemin vers le Néant
Alors tu Comprendras la mort comme le Dévoilement
Car Naître auprès de l'Être amène la Disparition.

Vanités


Nos pages bruissent du feuillage des morts

Les constellations d’éclats fébriles
Balayent l’espace des repentances

Écriture en lambeaux
Où suffoquent nos expiations

Répliques approximatives
De tous ces corps évidés

Devant ce rapt de la vie engluée
Les paupières célestes se referment

Inutiles larmes des vanités
Les crânes roulent dans le mensonge

Avant de disparaître définitivement


Avril 2021


Soumission


Les souches calcinées du passé
Sous les questionnements inlassables
Arrachent les dernières esquilles

Tyrannie des rumeurs complices
Les rafales anéantissent le bûcher
Sur le chemin des rancœurs

La foule se déhanche par futilité
Devant la roue des prédications
Il n’y a plus rien à promettre

Un rictus entravant les plaintes
Les mots englués dans le sermon
Des rituels du nouveau dogme

Le sorcier exhibe le masque
Clair visage en forme de papier froissé
Devant la brèche du vivant délabré

Médiation en partage sur le sol aride
Les pleurs ne nous rendront pas l’arbre
Accroupi sous le toit des regrets

Il ne reste que des ombres à soumettre

Avril 2021


La combe

Derniers soupires des entraves

Épieu des ravages nocturnes
Les excavatrices déchirent la voie
Criblée des outrages du mépris

La pensée en bandoulière

Furieux assauts des affres déployées
Laminant les nuits ravagées

La bouche des fureurs nocturnes
Recouvre de cendre le lit de la terre
On creuse ses entrailles avant de se perdre

Déchirure des lombes du ravin

À voix basse se brise le parement
De nos rêves dérisoires
Quelque chose de terrible
Monte des tremblements souterrains

Dans la fosse commune se délite la mémoire

L’homme n’est plus sous la pierre disjointe
Q'une illusion sans procession
Prostré au fond du gouffre

Ordinaire excavation de l’oubli

La table des temps engoncée dans la combe
Replie les marges de nos errances

Avril 2021


Dissolution

Juin 2001


Réveil


Entre cécité et éblouissement
Ajuster ses souvenirs sous l'empyrée
Et charmer les étoiles dolentes
Pour flatter leurs beautés

Inséparables faisceaux jaillissants

Se reposer accoudé au matin
Les senteurs recouvrant les songes
La lande froissée par le vent

Machinerie des organismes en attente
Dans la clarté des signes embossés
Dénuder le passage du printemps
Au creux de sa main

Rouet des futilités déhanchées

Au bord des miroirs délabrés
La fêlure des douleurs engrangées
Disperse l’intelligible

Dislocation des marges en attente
Le mot s’accorde aux grimaces

Remplir l’absence
Par le bruit des empreintes

Avril 2021


Effondrement

L’écume gangrène les ombres

Imprécations de la mer
Elle n’a que faire des suppliques

Sous l’épaule des nuages
Sourd l’orage irrévérencieux
Qui bientôt ruinera le sillage

Les coups déchirent la terre
Verdict des murs qui croulent
Sur le sentier des désolations

Les résidus de l’ouvrage dévasté
Nourrissent les vagues scélérates
Arrachant les rochers séculiers
À la falaise tremblante

Aux pieds gisent les charniers
Et nous regardons impuissants

L’advenue de l’effondrement

Avril 2021


Ratures

Repentirs troublés
Enfenestrés dans le cadre
Des rancunes mal tuées

Extraire la présence
D’innombrables charpies
Dans les gravats du bûcher

Regards écartelés
Arrachés aux strates
Des supplices mal faits

Fixer la résilience
D’infinies souffrances
Dans la désespérance

L’esprit en invective
Jeu des traces détricotées
Dans l’exégèse des ratures

Avril 2021


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