Le passeur se retire sans bruit
Dans l’intercalaire du temps
Enchassé dans le deuil
La louve crie à l’horizon
Sur son promontoire déserté
Pour distribuer la part de l’aveugle
Et annoncer le retour des équarrisseurs
Les moutons tremblent
Les moutons bêlent
Et la louve se dresse immense
Dans sa stature de commandeur
Les crocs sous la lune blanche
Au-dessus du roc illuminé et grave
Les moutons tremblent
Les moutons bêlent
Ils ne savent pas encore
Que c’est eux qui l’ont appelé
Et que c’est par eux qu’ils agoniseront
Juin 2021