Dehors se dressent les barricades
Lorsque les heures embossent de folles nuées
Les ombres de ces "salauds de pauvres"
Les cris dérisoires recouvrent de cendre
Les supermarchés des illusions
En bon ordre devant le peloton
Pourtant
Dans l’affaissement des libertés
Où s’ajournent les asservis
Chaque pas irréversible écrase
Des mondes à jamais perdus
Nous ne voulons pas savoir
Ce qui se trame ici
Dans les profondeurs du mépris
Nous n’habitons plus la Terre
Nous avons programmé sa spoliation
Viendra bientôt l’exode
Pour un ailleurs qui n’existe peut-être pas
Ainsi dans la valse des regrets
Nous laissons crier, hurler, pleurer les peuples
Pendant que quelques-uns arraisonnent la planète
Pour mieux soumettre tous ces gueux
Ils crèveront de toute manière
Par empoisonnement
Par famine
Par les guerres
Ils sont des milliards
C’est programmé
Ils crèveront
Dans le plus grand dénuement
Dans la plus grande solitude
Dans le plus grand désespoir
Pourtant
Ils ne demandent qu’une chose
Une chose très simple à dire
Si simple que précisément
Nous ne savons plus le dire
Une chose que nous avons oubliée peut-être
Parce que ce n’est pas une chose
Et que cela ne se possède pas
Non
Ce n’est pas une chose
Mais une idée, un rêve, une utopie
Mais pour eux
Ça n’a peut-être jamais existé
Le droit d’exister
Octobre 2020